On peut penser que les émotions ne servent qu’à nous limiter, voire, nous faire souffrir. Elles ont pourtant une utilité essentielle tout comme la douleur physique est désagréable, mais utile.
Nous allons voir d’où proviennent les émotions et en quoi elles nous sont utiles. Vous êtes prêt? C’est parti !
Les émotions, c’est quoi?
Les émotions sont un signal provoqué dans le cerveau en réponse à un ou des stimuli. Étant donné que nous pouvons ressentir des émotions à la suite de pensées, ces stimuli peuvent être externes, mais aussi internes. Les émotions siègent dans le système limbique.
En particulier, l’amygdale qui effectue un travail de réaction face à un évènement comme par exemple, de la peur alors que nous sommes faces à un tigre. Nous n’avons pas de pouvoir conscient sur l’amygdale, car cela est directement lié à la survie. C’est le même principe que le coeur qui bat et que nous n’avons aucun pouvoir. Cela se fait automatiquement. Pas comme la respiration qui est automatique, mais peut être rendue manuelle pour faire de la cohérence cardiaque par exemple.
Nous n’avons pas de conscience sur l’amygdale, nous pouvons néanmoins agir sur le cortex préfrontal dont certaines informations passent par lui.
- Les émotions, c’est quoi?
- Les différentes émotions
- Les conséquences de ne pas écouter nos émotions
- Les émotions nous montrent le chemin
- Comprendre le message d’une émotion
- Mettre un nom sur l’émotion
- Identifier le ressenti
- Attention à nos perceptions
- Prudence sur notre énergie
- Les émotions centrales
- Conclusion, à quoi servent nos émotions?
L’interprétation du signal
Là où beaucoup se trompent, c’est de croire que les émotions sont des limiteurs. Qu’est-ce qu’un signal? Si je suis dans ma voiture et que le voyant d’huile s’allume en rouge, quelle est selon vous la meilleure réponse à ce signal? Découper le câble lié à ce signal ou traiter le problème d’huile? Selon moi, traiter les problèmes à la source est une réponse plus adéquate pour le court, moyen et long terme.
Que ce soit la colère, la peur ou même la joie, ce n’est pas les faits qui activent une émotion, mais l’interprétation que nous en faisons. Selon nos croyances, un évènement va plus activer nos émotions qu’un autre. Je parle des croyances limitantes, ici.
Durée d’une émotion
L’émotion est un signal rapide capable de nous donner quantité d’information sur notre ressenti. Une émotion ne dure que quelques heures maximum. Si une émotion dure dans le temps (en jour, semaine ou plus), on appelle ça, une humeur. Si cela dure des années, on peut parler de personnalité. Comme une personne qui a tendance à être très facilement en colère, on dit d’elle qu’elle est « colérique ».
Les différentes émotions
Je ne pense pas qu’il y est des émotions dites « positive » ou des émotions « négatives ». Parlons plutôt d’émotions « agréables » et émotions « désagréable ». Positif et négatif sous-entendent un jugement personnel. Je préfère traiter la question de façon neutre.
Émotion agréable
Une émotion agréable est une émotion qui va nous faire ressentir du bien-être. Les émotions agréables comme la joie, l’exaltation, l’excitation… Ce sont des émotions qui vont nous mettre dans une impression de bien être sans forcément pouvoir identifier pourquoi, mais en général, nous le savons facilement. Par exemple, décrocher le permis va facilement nous mettre dans une émotion de joie plus ou moins intense.
Émotion désagréable
Les émotions désagréables signalent quelque chose qui peut porter atteinte à notre survie ou qui fait suite à un désagrément. Elles sont désagréables, car elles signalent quelque chose dont on se serait éventuellement bien passé. Les principales émotions désagréables sont la colère, la peur, la culpabilité, la honte. Ce ne sont pas des émotions négatives, car elles permettent d’identifier un problème interne qu’on n’aurait pas forcément remarqué.
Prenons un exemple. La prise de parole en public déclenche une peur presque du niveau de la peur de mourir. C’est une peur qui se déclenche pour nous signaler qu’il y a trop d’aspects négatifs à agir ainsi. Selon moi, ça n’a rien d’irrationnel au fait d’avoir peur ainsi. Ça peut cependant être un indicateur que soit, nous allons dans la mauvaise direction, soit, nous sortons de notre zone de confort (indispensable à la vie).
L’être humain est fait de paradoxe. Notre cerveau contribue pour notre survie, mais nous avons faim d’évolution (l’histoire de l’humanité le prouve constamment). Les émotions désagréables ne sont donc pas là à la base pour nous limiter, mais pour nous protéger.
Les conséquences de ne pas écouter nos émotions
Que ce soit pour maîtriser ses émotions, les comprendre ou les court-circuiter, il faut écouter nos émotions. En aucun cas, elles ne sont là pour nous limiter concrètement. On peut s’en servir pour s’observer et mieux se comprendre. Ou alors, ne pas les écouter et rester dans un flou perpétuel. D’ailleurs, que se passe-t-il quand nous sommes dans le flou? En général, nous ressentons une certaine anxiété qui tourne en tâche de fond.
C’est un cercle vicieux, moins nous écoutons nos émotions, plus nous laissons les problèmes se cumuler. Sur ce point, c’est très similaire à la voiture. Plus nous laissons le signal rouge allumé et pire ça sera dans le temps si nous ne réagissons pas.
Les conséquences sont donc d’avoir non seulement un surplus d’émotions désagréables, mais en plus d’augmenter nos chances d’aller vers une vie qui ne nous inspire pas.
Les émotions nous montrent le chemin
La procrastination ou la motivation viennent souvent du fait que nous allons à contre-courant de notre volonté. Soit, parce que nous n’écoutons pas nos besoins soient parce que nous nous coupons de nos émotions. Beaucoup pensent qu’ils seraient mieux sans ressentir ces choses. Ce que je comprends, car quand une émotion devient une humeur puis une personnalité, vivre la plupart du temps avec une émotion désagréable n’est pas la meilleure chose souhaitable pour aller vers une vie inspirante. Notamment pour les états dépressifs ou colériques.
Si je ressens par exemple de l’anxiété (je parle de l’anxiété en détail ici), c’est que j’ai besoin de faire un changement interne ou externe.
Comprendre le message d’une émotion
La plus grande difficulté c’est de comprendre le message qu’indique le signal. De la colère? Pourquoi? Ce n’est pas forcément aisé de le savoir et voilà pourquoi. Nous sommes tous différents et par exemple, nous sommes soit introvertis soit extravertis (avec beaucoup de nuances selon le contexte et le tempérament). Nous avons plus de facilité à faire de l’introversion en étant introvertis qu’en étant extraverti. C’est naturel et en aucun cas je ne vais vous demander de changer pour comprendre le message d’une émotion.
Cependant, peu importe votre personnalité, il faut faire ressortir une petite part d’introversion (chose que tout le monde a, même les plus extravertis) pour effectuer un travail interne. Il faut savoir se questionner quand nous ressentons une émotion (cela ne concerne pas les urgences de type émotion de peur pour de la survie, lié au système sympathique « combattre ou fuir »).
Mettre un nom sur l’émotion
Quand vous savez que vous êtes dans l’émotion, mettre un nom sur l’émotion diminue déjà son effet. De plus, cela va permettre d’en comprendre le message. Est-ce que je ressens de la joie, de l’excitation, suis-je heureux? Je ressens de la colère, de la honte, de la culpabilité, de la peur? Mettez un mot.
Identifier le ressenti
Ensuite, ressentez au niveau corporel ce que vous ressentez. Y a-t-il une douleur particulière, si oui, où ? Une gêne ou une zone de bien-être. Entrez dans l’instant présent et reprenez le contrôle des 5 sens. Cela demande bien sûr un travail d’introspection. Quand nous sommes en public et que nous ressentons une émotion, nous pouvons faire ce travail partiellement pour ne pas nous couper du monde extérieur et que nous avons besoin de notre côté extraverti à ce moment-là. Je dis ça pour les personnes qui se demandent quand faire le travail d’introspection. Par ailleurs, rien n’empêche de prendre du recul quand nous avons besoin de comprendre une émotion.
Le travail peut être fait quand nous nous retrouvons seuls calmement ou avec une personne de confiance avec qui l’on peut en discuter.
Attention à nos perceptions
Ressentir de la colère sur le fait de faire tomber son stylo n’est pas le cas de tout le monde. Je n’émets aucun jugement à cet égard, j’attire simplement votre attention sur le fait que nous réagissons tous d’une certaine façon. Les faits ne nous font pas déclencher nos émotions en tant que telles, ce sont nos perceptions vis-à-vis du fait qui la déclenche.
Prudence sur notre énergie
Quand nous sommes fatigués, que nous avons faim, etc, ce n’est pas la même chose que quand nous sommes en pleine forme. Nous avons tous des cycles d’énergies par rapport à plein de paramètres. Les hormones, l’alimentation, les microbes, le mental, tout à une influence sur notre énergie. Il ne faut pas que ça devienne une excuse au moindre coup de fatigue, mais le niveau d’énergie joue sur le niveau de conscience et sur l’analyse interne d’une émotion. En plus, moins nous avons d’énergie, plus nous sommes émotifs.
Les émotions centrales
Après avoir parlé d’émotions agréables et désagréables, j’aimerais vous parler des émotions centrales. Ce sont les émotions qui vous indiquent que vous êtes probablement centré avec vous-même. Elles signifient que vous allez vers la vie qui vous inspire. Il y a trois émotions centrales : la gratitude, l’amour et la certitude. Quand nous ressentons de la gratitude, nous nous sentons remplis de façon immatérielle. Dans l’amour, nous sommes capables de lier plaisir et souffrance avec la même intensité de bien-être. Ce n’est pas forcément lié à une personne, ça peut être l’amour en la vie, en un projet, etc. La certitude permet d’être clair avec notre capacité à « faire » (projet, travail…) et de confirmer le fait d’aller vers la vie qui nous inspire personnellement.
Pour développer ces trois émotions, le meilleur moyen est de vivre une vie inspirante. Évidemment, plus facile à dire qu’à faire. Nous pouvons ressentir ces émotions juste en nous donnant le droit de vivre ses rêves. Le cerveau ne fait pas de différence entre passé, présent et futur, nous pouvons ressentir des émotions par les pensées. Il ne fait pas de différence entre le réel et l’imaginaire. Les possibilités avec notre conscient sont infinies.
Autorisez-vous à vivre une vie de dingue. De temps en temps, pensez à lâcher prise (je parle de lâcher prise, ici). Si aujourd’hui vous ne ressentez pas ces émotions, pas de panique. Entreprendre le projet d’aller vers une vie inspirante peut prendre énormément de temps. Il en va de même pour le développement personnel. Et ce n’est pas grave de prendre le temps. Ressentir de la gratitude peut se faire ici et maintenant ne serait ce que pour le fait d’être en vie.
Conclusion, à quoi servent nos émotions?
L’essentiel à retenir c’est de percevoir les émotions comme un signal. Ce n’est ni bien ni mauvais. Une douleur a pour but de vous signaler un éventuel problème sur votre corps, comme un pincement. Un contact plus doux sera plutôt agréable. Une émotion désagréable est comme une douleur et une émotion agréable, une sensation de bien-être.
Qu’est ce qu’indique le signal d’une émotion est toute la question. On peut aborder la chose de façon pragmatique et de façon spirituelle, les deux options sont bonnes. Peu importe le moyen utilisé pourvu que vous arriviez à déchiffrer le message d’une émotion.
Utilisez votre cortex préfrontal pour conscientiser le message inconscient de l’amygdale. Après la lecture de cet article, ne voyez plus les émotions comme quelque chose de négatif, aussi désagréable soit-elle. Pensez plutôt à ce qu’elle pourrait bien indiquer.
Dites-moi en commentaire comment percevez-vous les émotions, je serai ravi d’entendre tous les témoignages concernant ce sujet passionnant 🙂
merci pour cette présentation claire et j’adore la vision originale avec les émotions centrales.
je suis d’accord qu’être centré en soi permet de vibrer sur l’énergie de l’amour.
Le concept des émotions centrales est repris de m’en enseignement avec David Laroche, l’ayant expérimenté je le trouve particulièrement efficace en effet, d’où mon partage. J’entrerai en détail dans ce concept pour le prochain article car celui ci n’est qu’une présentation comme tu le précise.
Merci pour ton commentaire 🙂
Un article très intéressant et sujet important à aborder, merci!
C’est drôle j’ai justement écris cette semaine sur l’accompagnement des émotions 🙂
Merci à toi ! En effet tu abordes le sujet pour les enfants et de manière très différente de ce fait. C’est ça qui est chouette dans le développement personnel, c’est qu’il y a pleins d’outils différents pour s’améliorer 🙂
Merci pour ce « retours aux sources ». De mon côté j’ai beaucoup de mal à identifier les émotions, j’ai tendance à les mélanger et donc à avoir du mal à comprendre le message. Mais je vais continuer de m’entraîner et me dire que, grâce à votre article, elles ne sont pas là pour me limiter 🙂
Totu à fait, les émotions sont un indicateur plus qu’un imitateur. Les personnes qui se sentent limités par leurs émotions ne comprennent pas bien le message envoyé selon. N’hésite pas à revenir, le prochain article approfondira grandement le sujet des émotions 😉 Il expliquera justement la méthode pour bien comprendre le message d’une émotion. C’est un travail de long terme mais ça vaut vraiment le coup pour un meilleur contrôle de soi-même tout en ayant un certain lâcher prise.
Merci pour ton commentaire ! 🙂
Tout à fait d’accord pour dire que les émotions sont utiles ! Si l’Homme (et l’animal aussi d’ailleurs) en a hérité et les a développé depuis sa venue sur terre c’est bien qu’elles ont une utilité 🙂 Très bel article au passage
C’est exactement ça, la nature nous a doté d’émotion et ce n’est pas pour rien. Nous les être humain, comparé aux animaux, nous avons le néo cortex le plus développé et de très très loin. C’est ce qui nous donne toutes ces capacités aussi exceptionnelles. De nouveaux problèmes se dressent « contre » nous avec l’intelligence qui est la notre dont le besoin de sens. Nous avons besoin de comprendre le sens des émotions. Et j’espère que cet article donne un bon début de réponse à cela 🙂
Merci pour ton commentaire Nico.
La gestion des émotions me paraît être un sujet central dans le développement de chacun et l’accès à l’élévation de son esprit. Les émotions font parties intégrantes de notre champs de vie et selon moi elles ne sont ni bonnes, ni mauvaises, elles deviennent épanouissantes ou incapacitantes selon la manière dont nous les traitons ….
C’est tout l’enjeu de comprendre ou non les émotions. Vont elles nous limiter ou au contraire nous donner les bonnes indications? C’est à nous individuellement de faire un travail interne, car les réactions dépendent de chacun.
Merci pour ton commentaire Eric 🙂
Article très intéressant. Il est important de comprendre ses émotions mais aussi les émotions de ceux qui nous entourent. Je trouve très intéressant le concept d’émotions centrales. Merci pour cet article très complet.
Merci pour les compliments Lucie, en effet les émotions des personnes qui nous entourent permet de mieux comprendre les personnes dans leur ensemble. Thomas d’Ansembourg dans son livre « Cessez d’être gentil, Soyez vrai » propose la communication non-violente qui permet d’identifier les sentiments d’une personne par la communication. Car, il ne vaut mieux pas interpréter à ce niveau là, les apparences sont très trompeuses.
Bon petit article sur les émotions. En effet, il faut pouvoir les écouter, les accueillir et les nommer pour ne pas les enfuirs et les oublier. Aucune émotion n’est mauvaise et elles sont toutes le signal de quelque chose. Alors cet article est un beau rappel de tout cela. Merci 😉
C’est vrai, les émotions signales toujours quelque chose et permettent en plus de coller les idées. Bien maîtriser ses émotions est un excellent moyen de contrôler une bonne partie de sa vie.
Merci pour ton commentaire 🙂