Effet de halo, comprendre et réduire les effets

L’effet de halo est un biais cognitif. Il est lié à votre première impression chez une personne. Aussi appelé effet de notoriété et effet de contamination, il a été découvert par le psychologue Frederick L. Wells en 1907. Puis, partagé en 1920 par Edward Thorndike et prouvé scientifiquement en 1946 par Solomon E. Asch. Ce biais interviendrait dans le racisme et la misogynie, car il sélectionnerait une caractéristique précise de l’apparence physique pour la généraliser. Les professeurs d’école et les juges doivent être vigilants. Utilisé en marketing, vous y êtes confronté par les pubs, mais pas uniquement. Prêt à entrer dans les détails ? Lisez ce qui suit.

Distorsion des perceptions liée à la première impression

La première impression est toujours la bonne, ça vous dit quelque chose ? Cela est dû à l’effet de halo. Le jugement que vous portez à une personne, un site, une voiture, etc. est influencé par votre opinion initiale.

Vous n’y croyez pas ? Souvenez-vous de la dernière fois que vous avez rencontré une nouvelle personne. Vous avez sélectionné des éléments de son comportement et de son physique. Consciemment ou non. Cela a affecté votre appréciation. Ces erreurs de perception sont plus fortes si elles sont sous-estimées. Vous n’avez pas autant de contrôle que vous aimeriez sur votre raisonnement.

Les croyances (non religieuse) appuient votre avis d’origine. Imaginons des cas particulièrement tristes avec le racisme, la misogynie ou la misandrie par exemple. La première impression risque d’être négative sans prendre aucun autre aspect en compte. L’effet de halo crée des illusions qui enferment votre bon sens si l’on n’y prête pas attention. Il est possible de manipuler des individus avec ce biais cognitif.

Manipulation des personnes avec l’effet de notoriété

Vous interprétez constamment votre environnement pour jauger le niveau de danger. C’est à ça que servent les préjugés. Vous analysez le langage non verbal et le comportement avec une mémoire sélective. On peut donc penser à de nombreuses manipulations.

Imaginez-vous en train d’aborder ce jeune homme aux muscles saillant ou cette femme si pétillante. Vous allez faire une bonne première impression. Et éviter de parler de vos défauts pour orienter l’attention sur vos qualités. La séduction serait de la manipulation ? L’effet de halo constitue un biais important qui joue sur votre inconscient. Il est naturel d’influencer le jugement par intérêt, ce n’est pas forcément négatif.

Le fait de prendre des raccourcis en jugeant une personne vous met face à une distorsion cognitive. On imagine que les individus qui portent des lunettes sont plus intelligents. Ridicule, dites-vous ? C’est pourtant l’effet de notoriété qui vous fait avoir ce jugement humain. Il en est de même avec les tatouages. Selon ce que vous pensez des tatouages, vous aurez un préjugé sur les personnes qui en ont. Il est facile de tromper quelqu’un en sachant ça. Il est d’autant plus complexe de se démêler du biais de contamination avec la surcharge cognitive.

Surcharge cognitive, le cerveau humain abandonne

Vouloir s’adapter constamment va épuiser votre volonté. Imaginez que vous avez terminé la lecture de cet article. Vous pensez être immunisé des biais cognitifs ? Il est difficile de faire appel à nos forces cérébrales trop souvent.

À l’origine, la surcharge cognitive intervient quand vous passez d’une tâche à l’autre. Prenez la référence du marketing. Lorsque vous regardez une publicité de McDonald, vous voyez des sourires apportant le bonheur. Dans la réalité, ils vendent de la malbouffe. Cela à pour but de mobiliser l’attention sur les idées positives. Je suis sûr que des tas de différents exemples vous sont venus à l’esprit.

Faut-il se méfier de tout, tout le temps ? C’est bien le problème de la mémoire de travail. Vous ne pouvez traiter qu’un nombre limité d’informations sur le court terme. Les processus cognitifs s’occupent des données provenant de l’environnement. Et cela prend de l’énergie. Votre cerveau souhaite s’économiser. D’où l’intérêt d’adopter des raccourcis mentaux. Soyez prudent envers votre excès de confiance.

L’excès de confiance, des effets négatifs

Qui n’a jamais ressenti un moment où l’on se sent supérieur à la moyenne me jette la pierre. Surestimer ses capacités laisse la porte ouverte aux biais. Nos émotions jouent un rôle important dans la manipulation. Prenez garde, vos certitudes ne sont pas toujours vos alliés.

Un optimisme trop prononcé va vous rendre aveugle de l’effet de halo. Prendre l’habitude de se remettre en question est une solution. Croire en la rationalité n’est pas permise avec ce biais négatif.

Trouvez votre équilibre. Car, si vous allez dans l’extrême inverse, ne pas avoir confiance en soi n’est pas recommandable non plus. C’est l’excès qui est néfaste. Observez vos propres ressentis au quotidien.

Vous pouvez même prendre des notes sur ce que vous éprouvez à la suite d’une nouvelle rencontre de n’importe quel milieu. Quelle a été votre première impression ? Pourquoi avez-vous pensé ça ? Donnez-vous cet exercice pendant une semaine pour rendre cela concret. Maintenant, comment diminuer réellement ce biais cognitif ?

Réduire l’effet de contamination

Pour réduire les biais, il faut avoir conscience qu’ils existent. Nos capacités cognitives étant limitées, n’espérez pas pouvoir les contrôler tout le temps. Votre cerveau a besoin de ces raccourcis mentaux. Acceptez que, parfois, votre jugement ne soit pas correct. Soyez particulièrement vigilant avec ce biais en marketing, dans les tribunaux et à l’école par exemple.

Les professeurs ne sont pas infaillibles et peuvent faire de la discrimination impulsive à leurs élèves. Les juges, malgré la figure de notoriété qu’ils représentent, prononcent de façon plus dure en cas de fatigue. Ce qui montre qu’il vaut mieux être prudent avec la surcharge cognitive. Si vous vous surprenez à jauger une personne négativement sans la connaître, méfiez-vous également.

Le biais de confirmation va vous pousser à trouver des informations qui vont confirmer les hypothèses que vous vous étiez données. Si la publicité d’une jolie télévision vous a séduit, redoublez de vigilance quand vous allez approfondir vos recherches. Ça vaut pour tous les achats.

Dissonance cognitive, contradiction avec ses croyances

Vous souhaitez être cohérent avec ce que vous croyez vrai. À cause du biais de confirmation, vous aurez tendance à ne pas réfléchir à ce qui contredit vos pensées. Quand vous agissez en décalage avec vous-même, vous créez cette dissonance cognitive. Pour quel résultat ? Un conflit interne douloureux.

Les personnes intellectuelles ont une propension à s’expliquer pour garder leurs positions. Si vous vous justifiez sans prendre en compte l’ensemble des faits, resongez aux neurosciences cognitives pour réduire la dissonance.

On pourrait même parler de l’effet de halo santé. C’est une thèse réalisée par Nicolas Bochard effectuée en 2018, regroupant de nombreuses sources (313 références citées). En résumé, le label bio pousse à sous-estimer le contenu calorique des aliments. Car nous voyons ce label comme positivement. Il y aurait une fausse attribution affective.

Imaginez dans votre vie quotidienne, l’influence d’une croyance. La psychologie cognitive nous permet d’être prudents sur cette aversion. Que ce soit positif ou négatif comme avec la nourriture biologique, ça n’empêche pas d’avoir un biais. Je vous invite à approfondir vos recherches en neurosciences cognitives si vous souhaitez éviter un biais potentiel.

Prise de décision, faire obstacle à la charge émotionnelle

Vous le savez, prendre une décision est parfois paralysant. Les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky ont eux le prix Nobel pour avoir démontré que la prise de décision n’était pas rationnelle. Les émotions sont de la partie. Vous ne pouvez donc pas stopper vos jugements dans le feu de l’action. Mais vous pouvez les réduire avec du recul. Le traitement de l’information se fera avec une intensité émotionnelle réduite. Prenez l’exemple du recrutement.

Vous êtes recruteur et avec été séduit par la première impression d’un candidat. L’effet de halo va vous influencer pour trouver toutes les qualités du monde à cet individu. Ayez de la distance et notez le lendemain les particularités factuelles pour votre entreprise.

À contrario, si vous êtes face aux embaucheurs, vous pouvez faire un effort pour affecter leur avis. Vous savez que les fonctions mentales des juges feront qu’ils sont irrationnels. La tenue vestimentaire, avoir le visage attirant (une personne jolie est souvent considérée comme plus intelligente et aimable), la politesse, etc. va augmenter les probabilités d’être bien perçu.

Évidemment, vous n’êtes pas obligé d’aller jusque là. Le plus important est de rester vous-même et d’accepter que les êtres humains soient une espèce faillible. Vous n’empêcherez jamais la tendance à juger d’un individu. Tout comme le fait d’être vous-même influencé.

L’effet de halo, ce qu’il faut en retenir

Vous avez toujours vécu avec l’effet de halo en vous. Le comprendre ne permet pas de s’en défaire. Doit-on en avoir peur pour autant ? Non. L’imperfection de l’humain a sans cesse été présente.

Lâchez prise et restez vous-même. Cela va vous demander beaucoup d’énergie au quotidien d’éviter les biais. Soyez particulièrement vigilant lorsque vous devez sortir votre carte bancaire. Vous devez utiliser vos ressources cognitives aux moments clés, n’oubliez pas les limites cognitives dues à la surcharge. Votre premier réflexe face à une publicité doit être d’adopter du recul avant l’achat et regrouper tous les points factuels. Vos émotions seront toujours présentes, mais amoindries.

Soyez sûr après avoir lu cet article d’être plus prudent lors de votre première impression.