Communiquer est une chose que l’on fait tous les jours. Cela ne veut pas dire que nous avons une communication de qualité. La communication non violente (aussi raccourcis en CNV) permet de mieux vivre les conflits avec autrui. Mais cela commence par mieux se comprendre soit même. Pouvoir mieux vivre avec son entourage est un besoin que beaucoup de personnes ont. Combien agissent à améliorer ses relations? C’est possible et ça s’apprend, laissez-moi vous parler de la communication non violente.
Cet article est un article invité du blog de Damien Renneville qui a reçu une question d’un de ses lecteurs sur « comment bien communiquer ». Damien à répondu à cette question par un carnaval d’article dont j’y participe. Cet article est une des réponses qui seront apportées par tous les blogueurs participants. Mon article préféré est son article sur ses techniques en marketing.
Mieux se comprendre avec la communication non violente
J’ai appris ce mode de communication avec le livre de Thomas d’Ansembourg, Cessez d’être gentil, Soyez vrai! lui même formé par Marshall Rosenberg. La lecture de ce livre génial fut un choc sur mes connaissances en communication. Est-ce que de l’information en écriture et théorique peut vraiment améliorer sa communication? La réponse est oui: à condition d’appliquer !
S’écouter calmement
La communication non violente c’est du développement social, mais aussi du développement personnel. Cela commence par s’écouter ouvertement et simplement. « Je me sens fatigué et blasé aujourd’hui… ». Identifier pourquoi êtes-vous fatigué de façon objective et aussi avec un oeil extérieur. Le but n’est pas de se juger. Je suis fatigué parce que j’ai besoin de repos? Besoin de vacances? Blasé parce que j’ai reçu une réflexion au travail? Mon besoin de respect n’a pas été assouvi?
Trouver le problème de fond et non pas le problème de surface est déjà un excellent début. Cela peut paraître narcissique de s’écouter avant d’écouter autrui, il n’en est rien. Comment voulez-vous être à l’écoute de l’autre si vous ne savez pas vous écouter vous-même? La CNV permet d’avoir un système pour s’écouter efficacement. Pour que cela soit efficace, essayez directement où vous voulez, à n’importe quel moment et régulièrement, avec l’habitude et l’expérience vous allez réussir à sortir l’énergie nécessaire pour votre écoute personnelle.
Les sentiments, indicateur naturel
Les sentiments sont les voyants de votre tableau de bord. Quand le voyant rouge pour dire que vous n’avez plus d’huile s’allume, vous vous arrêtez et identifiez le problème. Si vous constatez qu’effectivement vous n’avez plus suffisamment d’huile alors vous en remettez. Quand vous êtes en colère, arrêtez-vous et identifiez-vous. Quand vous savez pourquoi vous êtes en colère alors c’est qu’il y a un besoin derrière.
L’observation est la première étape de la communication non violente. Vos sentiments sont la première chose à identifier. Est-ce que vous ressentez de la tristesse? De la colère? De la solitude? Anxieux? Sachez quel sentiment vous ressentez, prenez le temps pour cela, consulter votre manuel intérieur comme pour une voiture, mais en votre for intérieur.
Ecouter le besoin en vous
Les sentiments sont déclenchés souvent suite à un besoin qui n’est pas écouté ou pas respecté. Est-ce un besoin d’honnêteté? D’équilibre? Respect? Liberté? Tendresse? Nous avons tous des besoins différents, mais ils partent tous d’une base assez identique. Nous avons tous besoin de sécurité, de direction, de plaisir, de relaxation, d’estime… c’est simplement des besoins à des moments différents. Il est important de savoir les identifier.
Après vous être ouvert à l’écoute active de vos sentiments, il est question de chercher le besoin lié. Quand je rentre du travail, j’ai besoin de relaxation. Dans une situation où je suis en colère, j’ai besoin d’affirmer mon mécontentement puis une fois calme, j’identifie le besoin lié à cette colère. Laissez un sentiment d’énervement sans le régler tout de suite, c’est laisser une bombe à retardement qui explosera tôt ou tard. Nous ne sommes pas parfaits et j’ai moi-même encore beaucoup de ratés sur la question, cependant je n’abandonne jamais et améliore mon utilisation de la communication non violente. J’apprends par l’expérience.
Avoir une communication non violente
Améliorer ses relations, avoir une meilleure résolution des conflits et être soi en toute circonstance. En appliquant la communication non violente, on peut atteindre ces objectifs. Vous savez maintenant qu’il est important de savoir vous écouter. Vous avez identifié vos sentiments et vos besoins. Mais il en est de même pour tous les êtres humains. Avoir une conversation non violente c’est respecter les principes d’ouverture, de bienveillance et savoir vraiment écouter.
Observation, sentiment, besoin et demande
Les 4 principes de la communication non violente sont ce schéma à suivre. Il faut d’abord observer la situation de façon neutre et sans le filtre jugement ni d’interprétation. Connaître le sentiment précis puis le besoin lié à ce sentiment. Et enfin, faire une demande concrète qui met d’accord les deux personnes.
Voyons une mise en situation de ce qu’aurait pu être un conflit entre André et Thierry qui sont deux amis.
André est en retard pour un rendez-vous avec son ami Thierry. Thierry engage la conversation « nous avions rendez-vous à 20 h, il est 22 h, je suis vraiment en colère et aussi inquiet de ne pas pouvoir compter sur toi, j’ai besoin d’être rassuré sur le fait que je pourrai compter sur toi la prochaine fois. Tu es d’accord pour que nous en parlions? »
Cela peut ne pas paraître naturel, mais dans cet exemple nous avons une observation (Thierry constate le retard), il exprime son sentiment de colère et d’inquiétude, exprime son besoin de compter sur son ami puis fais la demande d’en discuter. À vous de formuler le cheminement de la CNV. Mais nous avons ici un cas où Thierry s’affirme calmement et est ouvert à la compréhension. Plutôt que de potentiellement agresser son ami directement. Cela ne veut pas dire d’accepter toutes les raisons de son ami André, mais d’être ouvert à celui-ci.
Peut ont utiliser la communication non violente au quotidien?
La communication non violente est un outil qui permet de résoudre la plupart des conflits. Cela permet aussi d’être emphatique, parfois se sentir simplement écouter et comprit est déjà beaucoup. Combien sommes-nous à nous enfermer dans des colères que nous n’exprimons jamais? Je pense personnellement que c’est une communication positive qui ouvre une compréhension générale.
Je l’utilise de plus en plus naturellement. La personne en face de moi ne se rend pas compte que je prends connaissance de son sentiment et son besoin, c’est devenu une habitude à force de pratiquer et je me sens vraiment plus proche dans les relations, car il y a plus de sincérité qu’avant d’utiliser ce mode de communication. C’est tout de même passionnant de se rendre compte que nous pouvons discuter d’une meilleure façon.
Ce n’est pas non plus un atout magique qui résout tous les problèmes. Il m’arrive de ne pas respecter mes propres besoins et de ne pas être ouvert. Je réponds un peu à mon besoin de solitude. N’oubliez pas que nous avons tous des besoins différents à certains moments et qu’ils ne sont pas forcément synchro avec tout le monde.
Et vous, allez-vous essayer de pratiquer de la communication non violente? Ou alors peut-être vous la pratiquez déjà? Dites-moi en commentaire s’il vous plaît si améliorer votre communication vous intéresse.
Wahou de superbes conseils ! Est-ce que tu aurais un rituel à mettre en place pour revenir à une communication non violente lorsqu’on commence à s’énerver ?
Salut Marvin mon rituel personnel quand je m’énerve c’est de prendre le plus vite possible – quand je me rends compte que je pars trop loin – de prendre du recul tout de suite. Ne pas hésiter à repousser une conversation si nous avons perdu le contrôle. Par exemple, à l’amorse d’un conflit où nous sommes énervé, autant se calmer chacun de son côté pendant un instant, quelques minutes ou plus si necessaire puis de reparler honnêtement et même exprimer notre rerssenti et le sentiment de colère. La communication non violente n’empèche pas le sentiment de colère, c’est un sentiment humain qu’il faut assumer. Le piège, c’est de réagir par rapport à ce sentiment à en perdre le contrôle plutôt que de le reconnaître et trouver le besoin lié à ce sentiment 🙂
Une certaine subtilité qui peut faire énormément de différences, j’en ai fait les frais. C’est mon rituel personnel mais nous sommes tous différents, on peut essayer tout ce qui nous correspond le mieux, l’idéal étant de rester soit-même, respecter ses propres besoins tout en trouvant des compromis en cas de conflits avec autrui.
Merci David pour ce point sur la CNV, l’une des bases de l’éducation bienveillante et positive! Je prépare une chronique sur l’éducation bienveillante de Rosenberg d’ailleurs, et ton article fait vraiment écho à la nécessité de changer fondamentalement nos manières de communiquer, et, du coup, de voir le monde (langage et pensée étant indissociables!!). L’une des seules précautions à avoir avec ce type de démarches : ne pas « plaquer » les mots comme une sorte de technique pour arriver à ses fins car le résultat sonne faux, dans ces cas-là! Il est plus porteur de d’abord vivre la CNV avant de la pratiquer en superficie !
Merci d’avoir abordé ce sujet pilier!
Merci à toi pour ton retour Laura, je suis vraiment content que l’article te plait et j’aimerai vraiment voir ta chronique sur l’éducation bienveillante, n’hésite pas à m’envoyer un mail dans l’onglet « A propos » pour m’envoyer le lien quand tu l’auras rédigée, je lirai avec plaisir 🙂
Oui effectivement j’aurai dû en parler dans l’article, la pratique débutante de la communication non violente peut paraître laborieuse au début. C’est pourquoi il faut d’abortd faire de l’écoute active envers ses propres sentiments et besoins pour bien comprendre les grands principes. Mais je ne peux que conseiller de la mettre en pratique au plus vite et de battre le fer tant qu’il est encore chaud. Ce n’est pas grave de ne pas être parfait au début, c’est tout à fait normal. J’ai la chance d’être encore débutant à cela je sais les difficultés que c’est de la mettre en pratique.
Au début, il m’est même arrivé de dire que j’avais lu « Cessez d’être gentil, Soyez vrai » et que je tentais un nouveau mode de communication à une amie tout en lui expliquant les principes. Ce n’est pas grave d’être maladroit. 1 vaut mieux que 0 C’est avec la pratique qu’on prend de l’expérience et qu’on assimile vraiment le concept 🙂
Bonjour,
je suis d’accord avec toi sur le fait qu’on apprend de ses erreurs et on recommence encore et encore. de mon côté, c’est souvent avec ma fille adolescente que c’est le plus dur à faire.
je suis très empathique mais avec elle, cela saute 🙂 !
merci pour cet article qui nous donne des solutions pratiques au quotidien.
Bonjour Alice, c’est exactement ça, Thomas d’Ansembourg des centaines voir des milliers de jeunes avec la communication non violente. Je ne peux que t’encourager à continuer d’être empathique avec ta fille mais aussi de comprendre ses sentiments et ses besoins liées à ses sentiments, sans jamais oublier tes propres sentiments et besoins personnels. Ca peut paraître égoïste de penser d’abord à soit avant sa propre fille mais le problème c’est que si tu ne respectes pas tes besoins, tu risques indirectement d’en vouloir à ta fille et de la tenir responsable. Je suis peut être mal placé n’ayant pas d’enfant mais Thomas l’explique très bien dans son livre et je me suis reconnu par rapport à ma propre enfance.
Thomas donne un excellent exemple sur une situation avec un enfant que je vais tenter de citer de tête. C’est un enfant qui rentre chez lui, balance ses chaussures. La mère à le choix de le gronder fermement et de le punir « Je t’ai déjà dit mille fois de bien ranger tes chaussures, va dans ta chambre et ne sort plus!! » ou d’utiliser la communication non violente, « J’ai vu que tu as balancé tes chaussures (observation), je suis en colère (sentiment) et j’ai besoin de rangement et de propreté dans la maison (besoin) tu veux bien respecté le ménage que j’effectue dans la maison (demande) et qu’on en discute? (Deuxième demande, ouverte à l’enfant). S’en suit une conversation ouverte, l’enfant ayant été respecté et ayant besoin d’être respecté, il ne sentira pas « agréssé » par une ouverture comme celle là. Biensur, si il balance ses affaires à peine rentré, c’est que lui aussi il a des besoins qui n’ont pas étaient respectés. Comme le besoin de reconnaissance (qui étant enfant n’a jamais voulu se montrer?) ou besoin d’être respecté qui inspire la colère, le but c’est de le savoir concrètement et non pas de supposer.
Si l’enfant n’est pas écouté, c’est un cercle vicieux. J’espère avoir pu t’apporter de l’aide avec mon article et ce commentaire 🙂 Bon courage pour appliquer au mieux la communication non violente
Bonjour,
au quotidien j’essaie de d’utiliser le « je » ou « je pense que » au lieu du « Tu » car le cerveau a vite fait de faire des associations. Si vous avez d’autres techniques de langage, ça m’intéresse. C’est en discutant avec des éducateurs spécialisés que j’ai appris ça 😉
Cordialement,
Pierre-Christophe Callac
Bonjour Pierre
Je ne suis pas expert dans la toute forme de langage, cependant c’est un article faisant parti du carnaval de Damien Renneville et dans quelques semaines il publira tous les articles sur le thème de « l’art de bien communiquer », tu auras alors pleins de personnes qui parle de toute sorte de communication 🙂
Ceci dit, j’ai encore beaucoup à apprendre sur le sujet et c’est tout è fait passionnant (sans compter le langage non verbal etc). J’ai déjà lu les excellents Comment se faire des amis de Dale Carnegie et Influence et Manipulation de Robert Cialdini qui sortent du cadre de cet article mais qui sont très différents et excellents à leurs manières. D’ailleurs pour ma part je combine un peu tout ce que j’apprends pour être la meilleure version de moi-même possible. Et j’invite chacun à faire de même, être soit mais s’améliorer aussi dans l’art de communiquer 🙂
Observation, sentiment, besoin, demande ! Merci de m’avoir rappelé ce schéma, je l’avais oublié alors que je le trouve super important pour gérer les situations de tension ! Bravo pour ton article, il est très efficace ! 🙂
Merci beaucoup Margaux et oui tu as tout compris ce sont les quatre grands principes de la communication non violente 🙂 A bien l’avoir dans la mémoire pour pouvoir l’exploiter naturellement lors des conversations, bonne chance lors des conflits et moment de tensions en espérant que mon article t’auras aidé
J’adore Thomas d4ansembourg !! Je ne peux donc qu’apprécier grandement ton article. La CNV est en effet un excellent outil de connaissance de soi et d’amélioration de ses états intérieurs. Je recommande vivement ses conférences qui sont disponible sur You-Tube !! 🙂
Alors nous sommes deux, j’aime beaucoup le travail de Thomas d’Ansembourg également 🙂
Je rejoins ta recommandation, les conférences et les interview de Thomas sont excellentes et son expérience est d’une aide très précieuse pour continuer d’améliorer ses relations.
Bonjour, merci beaucoup pour cette explication claire de la communication non violente. Je vais mettre en pratique vos conseils et j’ai hâte de constater les bienfaits 🙂 Au plaisir de vous lire prochainement. Belle journée, Sarah
Bonjour Sarah, avec plaisir, j’espère que la communication non violente vous apportera des bénéfices dans vos relations 🙂 au départ, il est normal que ça puisse paraître laborieux d’appliquer mais avec des essais réguliers, intégrer la CNV devient naturelle. Mon prochain article arrive très prochainement, merci pour votre retour c’est un plaisir Sarah. Belle journée également 🙂